Consommation de substances en contexte de sexualité - « Chemsex »
Le « chemsex » ou « KenSex » désigne l’usage de substances psychoactives dans un contexte de sexualité. Ce phénomène, surtout observé dans les milieux urbains et au sein de certaines communautés (notamment chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes), repose sur la recherche de sensations intensifiées, de désinhibition et d’une durée prolongée des rapports sexuels. Il est important d’aborder cette pratique dans un cadre sexologique pour comprendre les motivations, les risques et les moyens d’accompagnement disponibles.
Les substances les plus couramment utilisées
Les substances associées au « chemsex », incluent généralement des stimulants et des produits augmentant la libido. Parmi les plus fréquents, on retrouve :
• Méphédrone : un stimulant puissant qui peut augmenter l’énergie, l’empathie et l’excitation sexuelle.
• GHB/GBL : un dépresseur du système nerveux central, souvent utilisé pour ses effets relaxants et aphrodisiaques, mais qui peut entraîner une perte de contrôle ou d’inhibition.
• Méthamphétamine (crystal meth) : connue pour ses effets stimulants et euphorisants, elle peut prolonger les rapports sexuels, mais à des risques importants pour la santé.
Pourquoi consommer des substances en contexte sexuel ?
Plusieurs facteurs incitent les individus à participer à des sessions de « chemsex », comme :
1. Amplifier le plaisir : Les drogues peuvent intensifier les sensations sexuelles, augmentant ainsi la perception de l’excitation et du plaisir.
2. Désinhibition : Certaines personnes ressentent une diminution de l’anxiété sociale, de la gêne ou des complexes corporels, ce qui leur permet de se sentir plus à l’aise et de s’engager dans des pratiques qu’elles n’auraient pas explorées autrement.
3. Prolonger les rapports : Les stimulants, en particulier, permettent des rapports de plusieurs heures, voire plusieurs jours, en modifiant les sensations de fatigue et en augmentant l’endurance.
Les risques associés
Le « chemsex » comporte des risques importants, tant sur le plan physique que psychologique. Voici quelques exemples :
• Santé physique : La consommation de drogues augmente les risques d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) en raison de rapports prolongés et non protégés. Les risques de surdose sont également accrus, notamment avec le GHB, qui a une marge de dosage très étroite.
• Santé mentale : L’usage fréquent de substances peut entraîner des épisodes d’anxiété, de dépression, voire de psychose. La dépendance physique ou psychologique est aussi une réalité à ne pas négliger.
• Isolement : Les participants réguliers au KenSex peuvent se retrouver isolés socialement ou avoir des difficultés à établir des relations affectives non médiées par les drogues.
En conclusion
Le « chemsex » est un phénomène complexe qui mérite d’être abordé avec sensibilité et compréhension. En tant que sexologue, il est important de fournir un espace bienveillant pour explorer les motivations de cette pratique, tout en encourageant la réduction des risques et la prise de conscience des enjeux psychologiques et relationnels. L’objectif est d’accompagner les individus vers une sexualité plus saine et plus épanouie, respectant leur bien-être global.