Le Candaulisme
Le candaulisme est une pratique sexuelle qui, bien que peu connue, intrigue par la dynamique unique qu’elle propose dans la relation de couple. Souvent entouré de mystère, il fait partie de ces fantasmes érotiques qui soulèvent de nombreuses questions sur l’intimité, la confiance et les limites de chacun. En tant que sexologue, il est essentiel de comprendre cette pratique et de pouvoir accompagner les individus ou les couples qui en font l’expérience.
Qu’est-ce que le candaulisme ?
Le terme « candaulisme » trouve son origine dans l’Antiquité, avec l’histoire du roi Candaule qui, fasciné par la beauté de son épouse, aurait voulu partager cette admiration avec un tiers. Aujourd’hui, le candaulisme se définit par le désir ou le plaisir éprouvé à l’idée de voir son partenaire, généralement son conjoint ou conjointe, avoir des rapports sexuels avec une autre personne, tout en étant présent ou en ayant connaissance des événements. Cette pratique repose donc sur une forme d’exhibitionniste indirecte où l’un des partenaires souhaite que sa relation intime soit observée, voire expérimentée, par une autre personne.
Le candaulisme s’inscrit dans un large éventail de fantasmes et de pratiques sexuelles, en lien avec l’exploration de la non-monogamie éthique et d’autres formes de sexualité consensuelle. Loin d’être un simple voyeurisme, il implique une composante émotionnelle, souvent liée à la compersion, c’est-à-dire au plaisir ressenti en voyant son partenaire éprouver du plaisir avec un tiers.
Les termes liés au candaulisme
Comme beaucoup de pratiques sexuelles, le candaulisme a développé son propre vocabulaire. Voici les principaux termes associés à cette dynamique :
• Candauliste : La personne qui ressent du plaisir ou un intérêt à voir son partenaire avoir des relations sexuelles avec quelqu’un d’autre.
• Hotwifing (ou hotwife) : Une déclinaison du candaulisme où un homme prend du plaisir à voir sa femme coucher avec d’autres hommes, souvent dans un cadre non exclusif mais consensuel. La femme, appelée « hotwife », est généralement active dans cette démarche.
• Stag et Vixen : Ce terme désigne un couple où l’homme (le « stag ») prend du plaisir à encourager sa partenaire féminine (la « vixen ») à avoir des rapports avec d’autres personnes, similaire au candaulisme mais avec une connotation parfois plus marquée de domination ou de contrôle.
• Cuckolding : Bien qu’étroitement lié au candaulisme, le cuckolding est une pratique distincte où l’homme prend plaisir à se voir, de manière symbolique ou réelle, « trompé » par sa partenaire avec un autre homme, souvent avec un aspect de soumission ou d’humiliation.
Quelle différence avec le polyamour ou l’échangisme ?
Il est important de distinguer le candaulisme des autres configurations relationnelles non-monogames comme le polyamour ou l’échangisme. Contrairement au polyamour, où les relations amoureuses et émotionnelles peuvent s’étendre à plusieurs partenaires, le candaulisme se concentre principalement sur l’aspect sexuel, sans nécessairement inclure des liens affectifs avec le tiers. Quant à l’échangisme, bien que ce dernier implique aussi des relations sexuelles avec d’autres personnes, il suppose généralement une réciprocité où les deux membres du couple échangent avec d’autres partenaires.
Le candaulisme, en revanche, peut parfois ne concerner qu’un seul partenaire actif dans cette dynamique, l’autre se contentant d’observer ou d’encourager. Il peut se jouer dans une configuration asymétrique et n’implique pas nécessairement l’interaction avec d’autres couples, comme c’est le cas dans l’échangisme.
Conclusion
Le candaulisme, bien que considéré comme une pratique sexuelle hors norme, est une manière pour certains couples d’explorer leur désir, leur fantasme, et de renforcer leur complicité. Le candaulisme n’est pas une pratique anodine. Elle peut être source de plaisir intense, mais également de vulnérabilité. Comme toute pratique sexuelle, elle nécessite une bonne communication, des limites claires et le consentement de toutes les personnes impliquées.